Le sigle POSEI désigne le “Programme d’Options Spécifiques à l’Eloignement et l’Insularité”.

C’est une aide (=subvention) européenne spécifiquement faite pour les RUPs (Régions Ultra-Périphériques = départements outre-mer français + Canaries + Madère + Açores), afin d’aider leur développement agricole.
L’agriculture de ces régions a besoin d’aides spécifiques, car elle est forcément moins performante que sur le continent, vu la petitesse des territoires et leur marché réduit.

Le POSEI pour les départements d’Outre-mer français est géré par l’Etat français, qui en rend ensuite compte à l’Europe.

L’Etat a confié sa gestion à l’ODEADOM (pappers.fr), un établissement public administratif (EPA). L’ODEADOM gère également.

Il catégorise l’agriculture en différentes filières pour répartir les aides :

  • filière bananes
  • filière canne-rhum-sucre
  • filière fruits et légumes
  • filière ananas
  • floriculture
  • filière animale : bovins, porcine, volaille-lapins, oeufs, petits ruminants

Pour l’année 2024, l’ODEADOM attribuera au titre du POSEI 261 MEUR, complétés par 84 MEUR d’aides nationales.

La Martinique devrait recevoir approximativement 120 MEUR, répartis comme suit (estimations) :

  • banane : 75 MEUR
  • canne: 25 MEUR
  • élevage : 13 MEUR
  • agriculture de diversification : 5 MEUR

Ces chiffres sont approximatifs, et extraits du programme 2024 du POSEI, PDF disponible ci-dessous.

Pourquoi cette répartition du POSEI pose-t-elle problème ?

Ces subventions profitent à 80% à des cultures qui ne nourrissent pas la population locale (banane et canne sont destinés à l’export).

Et les filières canne et bananes sont celles qui concentrent les entreprises agricoles appartenant aux mêmes distributeurs qui importent en masse des fruits & légumes.

Il eût été plus sain et plus vertueux d’encourager l’agriculture locale permettant de se nourrir, ce qui réduirait considérablement les importations de fruits & légumes, et reviendrait in fine à combattre la vie chère : prix moins élevé, redistribution du revenu au sein de la communauté agricole locale.

En somme, concourrir à un objectif d’autonomie alimentaire.

Le contre-argument classique est que la filière banane emploie 6 000 emplois directs et presqu’autant d’emplois indirects, et doit être maintenue. Cependant ces mêmes emplois et ces mêmes terres peuvent être reconverties, non plus au service d’un rendement économique uniquement, mais au service de la population.

Sources :


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