Dans le contexte actuel de tensions sociales en Martinique, exacerbée par une poignée d’indépendantistes frustrés d’un autre temps, une proposition gagne du terrain: la baisse des prix sur la totalité des familles de produits importés avec comme enjeu, tenter d’alléger le fardeau des consommateurs. Si l’intention semble louable pour répondre à cette crise du pouvoir d’achat, elle dissimule en réalité de graves conséquences pour le pays Martinique.
En premier lieu, appliquer une baisse généralisée des prix sur l’ensemble des familles de produits importés mettrait directement en péril la production locale. La concurrence déloyale engendrée par l’afflux massif de produits moins chers mais souvent de qualité inférieure signerait l’arrêt de mort de nombreux producteurs martiniquais. Ces derniers, qui peinent déjà à faire face aux coûts élevés de production, verraient leurs marges se réduire drastiquement, jusqu’à être contraints de fermer boutique. Ce suicide de notre production locale conduirait inéluctablement à un appauvrissement de la diversité agricole et à une dépendance accrue aux importations, compromettant encore davantage notre autonomie alimentaire.
Ensuite, cette mesure impliquerait une réduction des recettes issues de l’octroi de mer qui est pour rappel, une taxe indispensable au financement des collectivités locales. Pour nos communes, l’octroi de mer est une des rares ressources permettant de compenser les couts d’insularité et d’assurer la pérennité de services publics vitaux tels que la santé, l’éducation, le sport, la culture ou encore les infrastructures (routes, ponts, passerelles, bâtiments publics…). En réduisant cette source de financement, les collectivités verraient leurs budgets se contracter, entraînant ainsi une dégradation inévitable des services offerts à la population, dans un contexte où ces derniers sont déjà insuffisants.
Et je vous épargne une démonstration sur l’impact des produits alimentaires importés à bas coût souvent ultra-transformés, riches en sucres, en graisses et en additifs nocifs, sur notre territoire qui cumule déjà des problèmes de santé déjà prévalents, tels que l’obésité,le diabète, et les maladies cardiovasculaires.
En réalité, le coût réel de cette mesure serait ainsi payé en dégradation de notre santé et l’augmentation des dépenses de soins. Alò ke nou ja pani lajan !
Je survole également l’impact d’une consommation excessive de produits à bas prix sur le bilan carbone, sur la gestion des déchets, déjà problématique dans ce pays, sur les émissions de gaz à effet de serre qui génèrent des cyclones de plus en plus dévastateurs, se pa mwen ki ka di sa ! zo ja tann sa ?!
ALÒ KI SA NOU PÉ FÈ?
Face à cette menace pour notre économie et notre modèle social, il est urgent de se saisir d‘alternatives viables. Plutôt que de nous enfermer dans une logique consumériste basée sur des prix toujours plus bas au détriment de notre autonomie, il est impératif que le peuple martiniquais privilégie une consommation responsable, qu’ensemble nous poursuivions le développement des circuits courts, que nous protégions nos savoir-faire afin de consolider et de faire de la production locale notre priorité. Enfin, il est essentiel d’encourager des mécanismes de contrôle des prix sur les produits de première nécessité localement, que l’état français mette en place une politique ainsi que des outils de régulation des marges des importateurs et distributeurs et que nous aussi, Matinitjé, prenions nos responsabilités via nos comparateurs de prix.
Il est encore possible de protéger nos droits tout en assurant la survie de notre tissu économique local.
SI NOU LÉ, NOU SA FEY
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